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« Vous êtes fous d’avaler ça » est un livre écrit par Christophe Brusset. Il a passé plus de vingt ans dans l’industrie agroalimentaire et a fait de nombreux métiers dans le domaine. Il connaît donc sur le bout des doigts l’industrie agroalimentaire et nous donne son témoignage à travers ce livre. Ce livre c’est du lourd, même du très très lourd. Ce que révèle « Vous êtes fous d’avaler ça » fait froid dans le dos et je pense sincèrement qu’il devrait être lu par tous. Dans cet article je vais donc t’exposer quelques anecdotes du livre alors accroche-toi et essaie de ne pas vomir en lisant ces lignes.
Si tu n’aimes pas lire, cet article existe aussi en version audio 😉 Clique sur « Play » pour l’écouter ou clique-ici pour le télécharger
Table des matières
Qui est Christophe Brusset
Christophe Brusset a passé plus de 20 ans dans cette industrie de l’agroalimentaire et a pratiqué différents métiers. Il a commencé comme ingénieur puis acheteur et négociateur (trader) et enfin directeur des achats. Il a donc lui-même acheté et revendu un grand nombre de produits alimentaires et emballages. Il a tenté plusieurs entreprises mais il s’est aperçu qu’elles fonctionnaient toutes de la même façon.
A la suite du scandale des lasagnes à la viande de cheval à la place de bœuf, il a décidé de démissionner et de témoigner sur cette industrie.
Vous êtes fous d’avaler ça, de la daube chinoise dans nos assiettes
Bon on ne va pas se mentir, une bonne majorité des produits complètement impropres à la consommation mais qui finissent quand même dans nos assiettes, viennent de Chine. C’est ce que va nous montrer Christophe tout au long du livre avec ses nombreuses anecdotes.
Le livre commence par une énumération des scandales alimentaires chinois. L’un d’eux est la présence de mélamine dans le lait. La mélamine est une substance très toxique qui a de graves conséquences sur la santé. Elle était ajoutée au lait pour augmenter artificiellement le taux d’azote et donc tromper les analyses sur le niveau de protéines qui était évalué plus élevé qu’il ne l’était en réalité. La majorité des produits laitiers chinois étaient contaminées, même le lait maternisé.
Mais ce n’est pas le seul scandale:
- De la peinture toxique ajoutée à des pains
- De l’huile d’égout recyclé en huile de table
- Des choux traités au formol
- De la viande de rat à la place de boeuf
- etc…
Et bien sûr ces produits ne sont pas sagement restés en Chine, nous n’avons pas été épargné non plus.
Vous avez dit produits locaux?

Le but des ces entreprises de l’agroalimentaire est de faire du profit et pour cela tous les moyens sont bons, même si ça doit nuire à la santé du consommateur.
Le mensonge et la triche font partie du jeu. Un mensonge souvent utilisé par les grandes surfaces est celui de la provenance du produit. L’exemple des escargots de Bourgogne est frappant. L’appellation « De bourgogne » désigne une espèce et non pas un lieu donc ils peuvent venir de Pologne, Russie …
Christophe nous raconte ensuite sa visite d’une usine d’escargot en Turquie. Dans cette usine les coquilles restaient en plein soleil, nettoyées par les mouches, les vers et autres insectes. Elles étaient ensuite plongées dans de la soude caustique, rincées puis garnies pour finir dans nos assiettes. Miam ça donne envie.
Tout est mis en place pour faire croire au consommateur qu’il consomme un produit français, un produit du terroir. L’emballage, le nom de la marque et du produit, le « transformé en france« … Il suffit simplement de faire un traitement minime comme un tri sélectif sur le produit pour ajouter cette appellation. L’industriel dupe le consommateur et c’est légal.
Les produits chinois transitent souvent dans de multiples pays et comme par magie, l’origine chinoise disparaît au profit d’une origine plus valorisante.
La grande distribution
La grande distribution est en situation de quasi-monopole et dicte sa loi au marché. Son but est bien sur de faire le maximum de profit en diminuant au maximum les coûts et en augmentant les prix. Pour arriver à cet objectif les industriels de l’agroalimentaire sont pressés au maximum avec des tas de pénalités et prestations à payer à la grande distribution.
Comme les industriels n’ont pas la possibilité d’augmenter les prix, alors ils trouvent d’autres moyens pour garder leurs marges. Pour cela ils doivent baisser au maximum les coûts et ça passe par la dégradation de la qualité des produits mais pas seulement. Une des astuces largement utilisée a été de réduire la quantité de produit tout en gardant le même prix, c’est une sorte d’augmentation de prix déguisé.
Vous prendrez bien en cocktail d’additifs?

La recherche et développement a une place extrêmement importante dans l’agroalimentaire pour développer les recettes. Pas de cuisiniers pour élaborer ces recettes mais plutôt une armée d’ingénieurs pour mettre au points les machines les plus sophistiquées pour produire toujours plus et à moindres coûts. Au niveau de l’élaboration des recettes, ceux-ci ont à leur disposition pas loin de 300 additifs autorisés en france avec des fonctions multiples comme changer le visuel du produit, son goût, le faire plus croustillant, augmenter le poids (et faire plus de profits) …
Le plus terrible est qu’ils ne sont pas forcément tous indiqués. Lorsque la quantité est minime alors il n’apparaît pas forcément dans la liste des ingrédients car il est considéré comme un « auxiliaire technologique » malgré la toxicité avéré de certains.
Pour faciliter le tout, il n’y a pas d’harmonisation européenne pour ces auxiliaires technologiques ce qui signifie que des substances interdites en France peuvent quand même se retrouver sur notre marché car elles ont été utilisées dans un produits provenant d’un pays qui les autorise.
Petite remarque sur les produits dit « fumés ». Tu te doutes bien que les industriels ne vont pas prendre le temps de le faire à la façon traditionnelle. C’est en fait un arôme avec un aspect de goudron qui est directement injecté dans le produit. Ça me donne envie pas toi?
Les additifs peuvent représenter une partie non négligeable du produit comme 5% d’un croc monsieur si on reprend l’exemple du livre (Je te conseille de lire cette partie sur la fabrication du croc monsieur).
La farandole des analyses
Tu vas surement me dire qu’il y a quand même des analyses pour contrôler tout ça. Oui il y en a mais ce sont simplement des analyses de bases faites pour respecter les normes fixées par la législation mais il faudrait bien souvent pousser l’analyse bien plus loin.
L’industriel reçoit les analyses de son fournisseur avec les produits qu’il achète et fait aussi ses propres analyses. En fait elles ne servent que de back up pour se couvrir en cas de contrôle des autorités. Il arrive que les analyses des fournisseurs (chinois, indien…) soient fausses. Il est alors préférable pour l’industriel de ne pas faire des analyses trop poussées pour ne pas découvrir le loup même si souvent il sait qu’il y a quelque chose avec le produit. Si l’industriel ne le découvre pas via des analyses alors il a une position de victime face aux autorités alors que s’il découvre via ses propres analyses que celles de sont fournisseur sont fausses alors il devient complice s’il cherche quand même à écouler sa marchandise et ça change beaucoup de choses.
Ces analyses ne prennent pas en compte l’aspect qualitatif du produit (goût, texture …). Christophe prend l’exemple de la gelée royale chinoise qui passait tous les tests de base mais qui pourtant n’était pas réellement de la gelée royale mais plutôt un savant mélange qui le faisait croire. Mais ce n’est pas le seul. Le plus flagrant est son anecdote sur des champignons chinois tout bleus qui passaient les contrôles et ont pu être revendu facilement sans qu’on ne sache jamais d’où venait cette couleur.
Au final ces analyses laissent beaucoup de libertés et on le vois avec une des pires anecdotes du livre qui parle de crottes de rats et de piments. Je te laisse la découvrir en lisant « Vous êtes fous d’avaler ça«
Transformez il n’y a rien à voir
Les industriels ont pris l’habitude de transformer les produits pour les dissimuler donc plus c’est transformé et plus il y a de chance que le produit soit de mauvaise qualité. Par exemple des crottes de rat et du piment réduit en poudre et mélangés à un meilleur piment, des tomates pourries transformées en coulis ou concentré…
Christophe Brusset raconte sa mésaventure avec une usine de déshydratation dont il avait la charge. Ce processus permet de retirer l’eau des fruits et légumes pour être conservés plus longtemps. Après contrôle des cartons, une bonne partie était moisie ou avec des coccinelles. Pour ne pas devoir jeter toute la marchandise, la solution a été de tout réduire en poudre. Chez les industriels de l’agroalimentaire, il faut voir la poudre comme le moyen four tout. On ne distingue plus vraiment le produit ce qui permet de dissimuler certaines choses.
Les lasagnes à la viande de Cheval

On arrive à la raison qui a poussé Christophe Brusset à écrire « Vous êtes fous d’avaler ça« . Je pense que tu as entendu parlé de cette histoire. Pour te résumer l’affaire, en 2013 en France, on découvre que les lasagnes de bœuf de Findus sont en fait des lasagnes au cheval. De nombreuses marques sont touchées par ce scandale mais comment est-ce possible?
Tout part des abattoirs Roumain qui vendent de la viande de cheval. Draap Trading Limited, qui est une société de négoce (en gros c’est un intermédiaire qui achète et revend les marchandises), achète puis revend dans toute l’europe dont Spanghero en france. Spanghero va alors revendre cette viande devenue de la viande de bœuf à différents clients dont Tavola qui va l’inclure dans des plats préparés et les revendre à ses clients dont Findus.
Dans cette affaire il y a beaucoup d’intermédiaires et la marchandise transite par de multiples pays. Ce n’est pas un hasard, rendre la traçabilité compliquée permet de faciliter la fraude sur les lieux d’origine du produit et dans ce cas faire passer du cheval pour du bœuf.
Marque distributeur, la fausse bonne affaire
La marque distributeur est en fait une marque créée par l’enseigne de grande distribution soit directement avec son nom soit sous un autre nom. Le but est bien sûr de faire de la marge mais aussi de concurrencer les grandes marques du secteur pour affaiblir leur pouvoir. Ces marques distributeur sont vendues moins chères que les grandes marques. Tu dois surement te dire que c’est super mais pas vraiment. Dans l’agroalimentaire, si c’est moins chère, il y a de fortes chance que ce soit aussi de moins bonne qualité.
En gros comment ça se passe, le grand magasin demande à l’industriel de copier le leader du marché sur un produit donné et d’y mettre le logo de la marque distributeur. Le magasin se soucie peu de la qualité du produit surtout si la marque distributeur n’a pas le même nom que le magasin. Ce qui lui importe c’est de vendre moins cher que le concurrent. Mais pour vendre moins cher il faut changer la qualité du produit tout en restant visuellement identique au leader. Il y a donc une utilisation d’additifs, un changement dans les proportions des ingrédients (comme ajouter plus de sucres…) voire l’utilisation d’autres ingrédients.
Christophe Brusset l’explique très bien dans le livre avec quelques anecdotes.
Comment faire ses courses
Cette partie rappelle des choses que l’on connait déjà comme privilégier les produits locaux et fuir les produits hors Union européenne (comme les produits Chinois), privilégier les grandes marques aux premiers prix, lire les étiquettes…
Mais le conseil qui m’a le plus étonné et dont j’ai compris la raison dans ce livre et d’éviter les produits en poudre et en purée. En effet, comme on peut le voir à plusieurs reprises dans le livre, ce sont deux façons de cacher la mauvaise qualité d’un produit.
Mon avis
J’avais vaguement entendu le nom de « Vous êtes fous d’avaler ça » sur un podcast de Rudy Coia alors quand je l’ai vu en magasin, je l’ai acheté mais sans vraiment en attendre grand chose. Je m’attendais à un livre assez bateau qui se contenterait de prôner la consommation bio et le circuit court, de nous dire de ne pas manger transformé etc… Mais en réalité ce livre a été un véritable choc. On ne peut même pas imaginer ce qu’il se passe dans l’agroalimentaire sans avoir lu ce livre. Il rend vraiment compte de l’état de notre industrie agroalimentaire et je dois avouer que j’en ai limite eu des nausées en lisant ce livre.
Au delà de toutes ces révélations, « Vous êtes fous d’avaler ça » est vraiment très bien écrit et très facile à lire. Christophe Brusset utilise toujours l’humour voire il est un peu sarcastique.
Le seul point négatif est sur la partie conseil pour faire ses courses. Je trouve qu’elle n’est pas très complète. Il reprend ce qu’il a déjà dit dans le livre sans aller plus loin mais c’est surement un moyen d’introduire son nouveau livre « Et maintenant on mange quoi? » qui fera l’objet d’un autre article.
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Tu peux aussi consulter les avis sur “Vous êtes fous d’avaler ça” en cliquant ici
Laisse moi un commentaire pour me dire ce que tu as penser du livre ou si tu comptes le lire
Merci pour cette analyse de ce qu’il y a dans nos assiettes. La seule vérité : achetons de vrai légumes (et prenons 1h le WE à les cuisiner). On n’a qu’un seul corps !
Comme tu le dis, on n’a qu’un seul corps alors il faut en prendre soin
Cela fait froid dans le dos. J’avais vu une vidéo dans laquelle il parle du miel ‘hors UE’ qui n’en est pas.
Merci pour la présentation du livre qui me conforte dans l’idée de le lire.
Une question demeure : qu’est-ce qu’il mange lui ? Et comment fait-on quand on pas le producteur local sous la main ?
Il a écrit un autre livre « Et maintenant on mange quoi » que je n’ai pas encore lu mais qui est dans ma bibliothèque. Il explique comment éviter tous les pièges.
Il y a maintenant, pas mal de reportage et de vidéos qui dénoncent toutes ces pratiques. Merci beaucoup pour ce résumer, très intéressant.
Oui avec tous les scandales on se rend de plus en plus compte de se qu’il se passe
Je n’avais encore jamais entendu parlé d’en ce livre. Mais pour cet article parce qu’il me donne envie de lire « vous êtes fou d’avaler ça ».
C’est vraiment un super livre et je pense que tous le monde devrait le lire
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